Dans le but de dresser un panorama du paysage politique français avant que ne débutent les primaires pour les élections présidentielles, Le Fénelon’menal vous propose une immersion dans le macronisme avec une élue de La République en Marche, Valérie Marty, conseillère municipale à Bois-Colombes (92).
Aux origines du macronisme
Dans une interview au Fénelon’Menal, Valérie Marty (élue LREM à Bois-Colombes (92)) explique que c’est parce que les partis politiques français n’ont pas su se métamorphoser qu’une nouvelle force politique a émergé. Entre un Parti Socialiste à la quête de son unité et les difficultés des Républicains « à exister », s’est créée une brèche, tant dans le paysage des idées politiques que dans l’électorat. Une brèche dans laquelle s’est engouffré Emmanuel Macron en fondant le mouvement En Marche !. Désireux de dépasser les vieux clivages, il fonde un parti qui se veut « en même temps » de droite et de gauche.
C’est dans cet « en même temps » que Valérie Marty a trouvé chaussure à son pied. Elle qui ne s’était jamais engagée en politique avant l’arrivée d’Emmanuel Macron a pu voir en lui l’homme qui « a justement rassemblé les idées qu’ [elle] avai[t] ». Là où elle rejoignait par exemple la gauche en matière de politiques éducatives, elle prônait aussi le libéralisme économique, traditionnellement porté par la droite.
Une politique de « centre »
La politique centriste d’Emmanuel Macron est pour Valérie Marty l’image d’un homme ayant su s’adapter à son temps. Car si Emmanuel Macron peut se révéler « de droite » en supprimant l’ISF (Impôt Sur la Fortune) en octobre 2017, il ne néglige pas non plus le progrès social et fait voter la suppression progressive de la taxe d’habitation. De même, il revalorise l’allocation aux adultes handicapés (AAH) : elle passe de 819€ par mois en 2017 à 900€ en novembre 2019.
La République en Marche a cependant vocation à aller plus loin. Pour Valérie Marty, il n’est plus question de parler de gauche et de droite, mais plutôt de politiques libérales ou protectionnistes. De même, dans son essai Liquidation - Emmanuel Macron et le saint-simonisme (éditions du Cerf) Frédéric Rouvillois, docteur en droit, voit en Emmanuel Macron un homme libéral et progressiste : en somme, un homme de droite qui rejette les valeurs conservatrices et qui se bat pour le progrès social.
Des défis à relever
Pour Valérie Marty, « le mouvement doit vraiment mûrir ». Cela passe par un ancrage au niveau local, mais aussi par l’expression de « la colonne vertébrale du mouvement », c’est-à-dire de ses convictions et aspirations politiques. Car s’il est aisé de savoir ce que pourra penser un.e politique de droite ou de gauche, « le macronisme est tellement jeune que les citoyens ont un peu de mal à savoir […] ce que pensent sur divers sujets les macronistes ».
Quelles perspectives pour les présidentielles de 2022 ?
Pour Valérie Marty, une chose est sûre : présenter un autre visage que celui d’Emmanuel Macron à la présidentielle de 2022 se révèlerait « extrêmement compliqué » voire « impossible ». Il reste en effet « la personnalité politique la plus importante du parti » : du fait de sa jeunesse, LREM ne connaît pas d’autres poids politiques qu’Emmanuel Macron en son sein. Si tout n’est pas figé, tout reste à construire.
Amandine Roux
*Toutes les citations en italique sont tirées d’une interview de Valérie Marty, élue municipale à Bois-Colombes (liste LREM). Propos recueillis par Amandine Roux.
Pour aller plus loin :
Sur les mesures « sociales » d’E. Macron : https://www.economie.gouv.fr/particuliers/suppression-taxe-habitation-combien-allez-vous-gagner
Sur la suppression de l’ISF et ses conséquences, un éditorial du Monde (9 octobre 2020) : https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/09/suppression-de-l-isf-un-echec-politique_6055381_3232.html
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