Informations mensongères sur la crise sanitaire, sur les vaccins, sur la 5G, sur les élections américaines... Les nombreuses théories complotistes qui se diffusent sur Internet ont des répercussions très importantes dansnotre monde.
Aux États-Unis, au-delà de la propagation du mouvement anti-vax, l’assaut du Capitol a démontré la puissance que peuvent avoir les fausses informations et encore plus les théories du complot.
Le complotisme correspond à une interprétation de faits non-expliqués et donc sources de mystère. Ces interrogations se traduisent le plus souvent par des théories du complot. Mais pourquoi les mouvements complotistes sont-ils aujourd’hui si séduisants?
En 2020, les informations n’ont jamais circulé aussi vite. Un compte sur les réseaux sociaux peut contredire un professeur de l’Académie nationale de médecine, sur la question des vaccins par exemple. Le développement des réseaux sociaux a affaibli le rôle des gate-keepers traditionnels (journalistes, experts académiques...) qui étaient considérés comme légitimes à participer à un débat spécifique.
Le complotisme n’est, certes, pas nouveau. Mais alors qu’il ne touchait qu’une petite partie de la population, l’essor des réseaux sociaux lui a permis une expansion sans précédent. Nous avons pu le constater récemment en France lorsque le documentaire complotiste Hold Up s’est propagé aux quatre coins de la toile. Selon une recherche du MIT, les fausses informations circulent six fois plus vite que les vraies. Ainsi, Internet permet aux complotistes d'atteindre une plus grande partie de la population et donc de s’y trouver de nombreux adeptes.
Le complotisme permet d’expliquer le monde. En effet, la science ne peut tout expliquer ; le complotisme, lui, le peut. Celui-ci donne aux individus l’impression de mieux comprendre leur environnement. C’est un mode de pensée extrêmement flatteur qui distingue ses adeptes, non-conformes aux normes de la société, induisant une forme de supériorité intellectuelle.
Le complotisme permet aussi d’accepter des échecs, des événements personnels et donc de soustraire sa responsabilité tout en la rejetant sur un système, un gouvernement ou encore une partie de la population. Il est, en effet, plus agréable pour quelqu’un ayant perdu son emploi d’accuser l’État plutôt que de se remettre en question. La crise sanitaire n’a fait qu’empirer ces mouvements. L'isolement provoqué par le confinement a poussé les internautes à recourir aux espaces numériques pour tenter de répondre aux questions angoissantes auxquelles la pandémie nous confronte.
Utiliser des arguments rationnels avec des complotistes pourrait se présenter comme la meilleure des solutions, mais se révèle malheureusement contre-productive. Même s'il existe différents degrés au sein du mouvement, l’idéologie reste basée sur une vision très globale du monde. S’extirper du confort que ce sentiment de supériorité procure est un processus long et difficile que les nombreux adeptes, si ce n’est fanatiques, ne sont pas prêts à entreprendre.
Sources :
https://www.psychologytoday.com/us/blog/talking-apes/202007/why-are-conspiracy-theories-so-appealing