top of page

Le Haut-Karabakh

Dernière mise à jour : 2 janv. 2021

Un théâtre de conflits - une guerre sans fin


Le Haut-Karabakh, « jardin noir » en turco – persan, pas plus grand qu’un département français, situé dans le sud du Caucase, est au cœur d’un conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. En effet, le 27 septembre dernier, de violents combats éclatent dans la capitale du Haut-Karabakh. C’est le début d’un nouveau conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie pour cette région-frontière en territoire azéri (relatif à l’Azerbaïdjan, à sa langue, à son peuple et à sa culture). C’est un conflit ancien qui s’inscrit aujourd’hui dans un nouveau contexte international où la Turquie soutient l’Azerbaïdjan et la Russie est liée à l’Arménie par un contrat militaire.



Contexte historique


Les premiers affrontements entre les Azéries et les Arméniens datent du XXe siècle, alors que les deux pays font partie de l’empire russe. En 1915, un an après la chute de l’Empire russe, 1,5 million d’Arméniens sont massacrés par l’Empire Ottoman. L’Azerbaïdjan et l’Arménie tentent alors de proclamer leur indépendance et des conflits s’embrasent près de la région du HautKarabakh. En 1921, Staline octroie cette région montagneuse (le Haut-Karabakh) peuplée d’Arméniens chrétiens à l’Azerbaïdjan à majorité musulmane chiite.


Il faut alors attendre 70 ans pour que les lignes recommencent à bouger. Gorbatchev en 1988, dans un climat libéral, décide de faire sécession avec l’Azerbaïdjan et vote le rattachement du Haut-Karabakh à l’Arménie ; ainsi les affrontements s’intensifient et ce jusqu’en 1994 où un cessez-le-feu est signé à Moscou entre les dirigeants de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et du Haut-Karabakh.

Le bilan de cette guerre qui aura duré un siècle est de 20 000 à 30 000 morts pour chaque camp. Ainsi, le Haut-Karabakh a toujours représenté un lieu stratégique pour les empires auxquels il a appartenu : depuis l’empire perse (jusqu’au XIXe siècle), à l’empire soviétique (jusqu’en 1991) en passant par l’empire russe des tsars.


Pourquoi le Haut-Karabakh est-il autant convoité ?


Le Haut-Karabakh est une région parsemée de vignes et de vergers, où l’on ne trouve pas d’hydrocarbures, l’enjeu n’est donc pas énergétique. Il est identitaire. En effet, le Haut-Karabakh est une montagne biblique pour les arméniens. En 1921, après la décision de Staline, les chrétiens d’Arménie se sentent floués, alors qu’ils sont déjà, depuis le génocide de leur peuple en 1915, en lutte contre le monde turcophone.

Depuis lors, l’Arménie reste obstinément attachée à ses terres pour ne pas être rayée de la carte. En 1991, l’URSS se disloque, l’Azerbaïdjan et l’Arménie deviennent alors des états indépendants. La même année un référendum a lieu pour l’indépendance du Haut-Karabakh mais jamais l’ONU, ni même les pays du Proche-Orient ont reconnu cet acte.



Pourquoi la guerre a-t-elle recommencé ?


Aujourd’hui l’Azerbaïdjan veut récupérer cette région, les forces arméniennes ont perdu l’avantage. L’avancée des forces azéris est expliquée par leur matériels technologiques se modernisant. Ils usent notamment de drones pour bombarder des civils.

De leurs côtés, la Turquie d’Erdogan souhaite retrouver l’immense Empire Ottoman d’autan et les Russes jouent double jeu en vendant des armes à l’Azerbaïdjan et à l’Arménie.


Enfin, les Israéliens munissent l’Azerbaïdjan d’armes de hautes technologies. Ils espèrent ainsi se munir d’un pôle stratégique et géopolitique près de l’Iran afin de mieux contrôler ce pays, ennemi de longue date.



Que fait la communauté internationale dans ce conflit ?


Jean Yves le Drian, ministre des affaires étrangères français, a rejeté mardi 13 octobre la reconnaissance de la République du Haut Karabakh au nom de l’impartialité de la France en tant que médiateur.


Avec l’élection présidentielle aux États Unis qui a lieu le 4 novembre, les Américains, dans l’incertitude, ne veulent pas s’investir dans ce conflit. Les 27 pays européens réunis en sommet à Bruxelles, quant à eux, mettent en garde Erdogan sans pour autant le sanctionner.


La Russie et la Turquie sont ainsi les seules arbitres.


Sources : armenews.com, Le Monde, France Info 9

Posts récents

Voir tout
bottom of page